Description
Chez les fous
Après avoir dénoncé les bagnes de Guyane et Biribi, c’est à une autre forme d’enfermement qu’Albert Londres entend s’attaquer : les asiles d’aliénés.
Se heurtant, une fois encore, à la mauvaise volonté des autorités administratives, le grand reporter tentera même de se faire passer pour fou.
Parvenant enfin à pénétrer dans plusieurs établissements, il réalisera de nombreuses interviews de malades, qui fourniront la matière de douze articles — volontairement — polémistes.
La rédaction du Petit Parisien hésitera avant de publier cette enquête, qui ne paraîtra qu’en mai 1925.
Devant l’indignation des psychiatres et des aliénistes, Albert Londres, dans le livre qui fera suite à la publication du reportage, sera contraint d’adoucir certains passages et de maquiller quelques noms propres.
Au Bagne
En 1923, Albert Londres est déjà célèbre quand il décide d’enquêter sur le pénitencier de Guyane. Près de sept mille condamnés, surveillés par six cents fonctionnaires, vivent à Saint-Laurent-du-Maroni et sur les îles du Salut.
Les conditions de vie des bagnards, telles qu’il les découvre et telles que son talent les restitue dans leur cruauté, ne sont guère connues en France.
La publication de l’enquête (septembre 1923) dans Le Petit Parisien s’achève par une lettre ouverte à Albert Sarraut, ministre des Colonies.
Elle connaît d’emblée un retentissement considérable, et la force du reportage sera telle qu’en septembre 1924 le gouvernement décidera la suppression du bagne
L’homme qui s’évada
En 1923, en Guyane, alors qu’il enquête sur le bagne, Albert Londres fait la connaissance d’Eugène Dieudonné, condamné à perpétuité pour l’attaque d’un garçon de recette.
Clamant haut et fort son innocence, le condamné des îles du Salut impressionne vivement le reporter, qui tente alors — vainement — d’obtenir la révision du procès.
Las d’attendre qu’on lui fasse justice, Dieudonné parvient à s’évader et se réfugie au Brésil.
Se lançant aussitôt sur ses traces, Albert Londres finit par retrouver l’ancien bagnard et, après de multiples démarches, obtient du Quai d’Orsay que son passeport lui soit restitué.
De retour en France, et après avoir épousé sa femme pour la seconde fois, Dieudonné s’établit comme décorateur au faubourg Saint-Antoine •
Dante n’avait rien vu
Au printemps de 1924, après le succès d' »Au bagne » — Albert Londres publie dans Le Petit Parisien son fameux « Biribi », témoignage recueilli — malgré l’hostilité des autorités —, auprès de quelques-uns des trois mille cinq cents « pégriots » — soldats-bagnards qui forment la population des pénitenciers militaires d’Afrique du Nord.
Albert Londres, qui s’en prend violemment à la hiérarchie, termine son réquisitoire par une lettre au ministre de la Guerre, dans laquelle il réclame ardemment la suppression de ces bagnes indignes de la France.
Publié en livre sous le titre Dante n’avait rien vu, son reportage vaudra à Londres le prix littéraire de l’Ordre universel du mérite humain.
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